Plusieurs sites identitaires, notamment Riposte Laïque, affirment que l’Hôtel de la Marine à Paris est en passe d’être “promu musée de l’esclavage“, en se fondant sur un article de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, démenti par la directrice du Centre des monuments nationaux.
La rumeur provient d’un rapport sur la mémoire de l’esclavage et de la traite remis au ministre de l’Intérieur en mars 2017. Ses auteurs prônent la création d’un site mémoriel autour de l’esclavage et de son abolition à Paris. Ils suggèrent plusieurs sites d’installation, au premier rang desquels l’Hôtel de la Marine, sur la place de la Concorde. Ce bâtiment fut par le passé le siège du ministère de la Marine et des Colonies et “abrite le bureau où Victor Schoelcher signa le décret d’abolition de l’esclavage” en 1848. Le haut commandement de la Marine a définitivement quitté les lieux en 2015 et le bâtiment est actuellement en reconversion.
Les auteurs du rapport proposent que le siège de la fondation pour la mémoire de l’esclavage soit installé à l’hôtel de la Marine, mais reconnaissent “qu’il faut une institution muséale et scientifique distincte de ce site“. Minute comme Riposte Laïque s’appuient donc sur de simples suggestions qui n’ont aucune dimension contraignante.
Interrogée par CrossCheck sur la possible transformation de l’hôtel de la Marine en musée de l’esclavage, la direction du Centre des monuments nationaux a démenti catégoriquement: “La réponse est non.” Son futur objet sera dévoilé “très bientôt“, a-t-on ajouté de même source.
Bien avant ce rapport, un collectif d’historiens avait déjà réclamé la transformation de l’Hôtel de la Marine en musée de l’esclavage en 2011, afin de sauvegarder un “lieu de mémoire nationale et coloniale“.