Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, s’est rendue en Tunisie le 31 mars. L’hebdomadaire Valeurs Actuelles a rapporté qu’un accord avait été signé avec son homologue pour enseigner la langue arabe dans les écoles primaires françaises. Prudence : celui-ci vise à actualiser certains accords d’enseignement, et ne rend en aucun cas l’apprentissage de l’arabe obligatoire.
L’information provient à l’origine du site tunisien Businessnews. Valeurs Actuelles explique sommairement qu’un “accord aurait été signé entre les deux ministres de l’Éducation pour enseigner l’arabe dans les écoles primaires françaises“. Cet accord a souvent été interprété à tort. Plusieurs voix se sont élevées pour protester contre un enseignement de l’arabe obligatoire.
En réalité, la visite se concentrait sur l’actualisation de conventions sur l’enseignement des langues étrangères. Plusieurs accords ont été signés entre la France et huit pays partenaires entre 1973 et 1986. Ils visaient à mettre en place l’apprentissage des langues étrangères en primaire pour aider les enfants de migrants à maintenir des liens avec leurs pays d’origine. Dans le cadre de ces conventions dites “ELCO” (Enseignement de langue et de culture d’origine), les enseignants étaient recrutés et payés par les pays partenaires.
Joint par Crosscheck, le ministère de l’Éducation nationale a justifié sa volonté de moderniser ces accords : “Les ELCO ont été très vite décriés pour plusieurs raisons : les enseignements étaient réservés aux enfants des immigrés, les enseignants ne faisaient pas partie de l’équipe pédagogique et parfois, l’enseignement de la langue devenait un enseignement religieux.”
Source : Ministère de l’Education Nationale
L’objectif de Najat Vallaud-Belkacem a été, en 2016, de transformer ces ELCO en EILE (Enseignements internationaux de langues étrangères). Le but est d’ouvrir l’enseignement des langues étrangères à tous, de manière facultative. Le recrutement des enseignants – cette fois intégrés aux équipes pédagogiques – se fait conjointement avec les pays étrangers. Ils restent cependant payés par leur pays. La Tunisie est le deuxième pays à signer une convention EILE après le Portugal. Le but est d’abandonner les ELCO après 2018. Les accords avec les pays refusant les EILE seront rompus.
Cet article fait suite aux questions de plusieurs internautes sur ce sujet.