Emmanuel Macron accusé de vouloir instaurer la charia à Mayotte - CrossCheck

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Manipulé

Emmanuel Macron accusé de vouloir instaurer la charia à Mayotte

Dans un article publié le 30 mars, le site Résistance républicaine affirme à tort qu’Emmanuel Macron “veut rétablir la charia à Mayotte“, en extrapolant à partir de propos d’un des soutiens locaux du candidat d’En Marche qui n’est pas son représentant officiel sur place. Ce site, qui revendique lutter contre les “progrès de l’islamisation, du modèle anglo-saxon et du libéralisme“, accuse l’ancien ministre de l’Economie de vouloir instaurer “polygamie, répudiation des femmes, délit de blasphème” dans le 101e département français, situé dans l’océan Indien et à 95% musulman.

“C’est notre honneur en 2005 d’avoir obtenu l’abrogation de la polygamie et de la répudiation unilatérale“, a pourtant souligné Emmanuel Macron le 26 mars lors d’une courte visite dans l’île.

Résistance républicaine s’appuie sur des propos de Mohamadi Bacar Mcolon, présenté comme “l’un de ses directeurs de campagne” à Mayotte, mais qui n’est pas un représentant officiel d’En Marche dans le département.

Sur Mayotte Première, Mohamadi Bacar Mcolon affirme qu’Emmanuel Macron souhaite rendre “leurs pouvoirs” aux cadis, “pilier de la cohésion sociale à Mayotte”, sans plus de précisions, mais le candidat n’a jamais évoqué la situation de ces autorités religieuses musulmanes lors de sa visite, selon trois journalistes présents sur place contactés par CrossCheck.

Les cadis remplissaient notamment le rôle de juges de paix avant de voir leurs pouvoirs réduits depuis la signature de l’accord sur l’avenir de Mayotte de 2000 ouvrant la voie à la départementalisation de 2011, en raison notamment du rejet “par une partie de la population” de “certains principes du droit coutumier (répudiation, polygamie, double part successorale des hommes…)”, selon un rapport du Sénat de 2008-2009.

Depuis l’an dernier, les cadis remplissent de nouveau une mission plus limitée de médiation sociale, sous l’égide du conseil départemental.

Contactée par une journaliste du projet Crosscheck, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a précisé sa position: “Il y a des réalités locales dans certains territoires que nous ne pouvons pas nier, les cadis de Mayotte en font partie, néanmoins l’engagement d’Emmanuel Macron c’est que les lois de la République s’appliquent à toutes et tous, que toutes que les infractions aux lois de la République soient sanctionnées, et que la laïcité s’impose à tous.”