Douteux

Trompeur

Le Figaro a-t-il truqué un sondage ?

Le Figaro est accusé d’avoir truqué un sondage sur une éventuelle sortie de l’euro, car la question posée diffère de celle indiquée dans l’adresse URL de la page où il est publié. En remontant dans l’historique de la page du sondage, rien ne montre cependant que la question ait été modifiée.

Dans ce sondage publié le 8 mars, le Figaro demande à ses lecteurs: “Craignez-vous les conséquences d’une sortie de l’euro?”. Une nette majorité des plus de 75.000 votants répond “oui”, mais l’URL de la page du sondage indique une toute autre question (“Etes-vous favorables à la sortie de l’euro ?”).

Des internautes du forum JeuxVidéo.com, forum de joueurs également fréquenté par des adeptes de théories complotistes, ce décalage prouve la volonté du Figaro de manipuler ses lecteurs. L’objectif selon eux: faire croire que les Français craignent une sortie de l’euro, alors que le sondage montre qu’une majorité d’entre eux y sont favorables. Une discussion sur le sujet a rencontré un vif succès (plus de 30 pages au total).

https://twitter.com/AvecMarine2017/status/841324892561780738

Sur Twitter, des comptes se présentant comme des soutiens de candidats favorables à la sortie de l’euro, comme François Asselineau ou Marine Le Pen, se sont indignés de cette supposée manipulation médiatique. Le site eurocritique Ruptures et de nombreux comptes Facebook ont également relayé cette rumeur.

La question initiale n’a pourtant pas été modifiée. La majorité des commentaires du sondage, dont les premiers sont postés trente minute après la mise en ligne du sondage, répondent bien à la question “Craignez-vous les conséquences de la sortie de l’euro?”. Une archive de la page prise moins d’une demi-heure après sa publication montre aussi que la question n’a pas été changée.

Aucun responsable du dossier au Figaro n’a pu être joint dans l’immédiat.

Cet article fait suite à la question d’un internaute.

Faux

Fabriqué

La chaîne C8 a-t-elle manipulé un reportage sur le Front national ?

Plusieurs élus du Front national accusent la chaîne C8 d’avoir manipulé un reportage pour discréditer le FN en diffusant le témoignage d’un faux militant, Kevin, tenant des propos homophobes et racistes. Ils assurent qu’il s’agirait en fait d’un “ingénieur du son à Canal+”, chaîne faisant partie du même groupe que C8, en publiant une capture d’écran de sa page Facebook où il se présente comme tel. Mais la chaîne et le père de Kevin démentent et cette capture d’écran a vraisemblablement été fabriquée.

L’un des vice-présidents du FN, Steeve Briois, a interpellé C8 sur Twitter, dans un message repris plusieurs centaines de fois tandis que Marine Le Pen a déclaré à l’AFP : “Voilà le genre de manœuvres qui sont utilisées par les médias. C’est honteux et j’espère qu’ils vont être lourdement condamnés.

La chaîne a rejeté ces allégations dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. C8 assure avoir enregistré le profil Facebook du témoin en question “peu après le tournage” et qu’il ne mentionnait alors aucun “emploi, ni employeur“. Aucune modification n’a été recensée depuis et la capture d’écran a donc vraisemblablement été fabriquée.

C8 affirme également que TVPresse Productions, la société de production à l’origine du reportage, “détient, dans les rushes, une séquence non montée dans laquelle un cadre du FNJ (FN Jeunesse) de Nice affirme que c’est un autre cadre, en l’occurrence Benoît Loeuillet, qui a envoyé et recommandé cette personne pour un entretien.”

Les journalistes de Libération, qui ont eu accès à ces séquences non diffusées, ont confirmé. Ils ont également contacté la personne qui a publié la supposée capture Facebook, Cyril Martinez, adjoint du secrétaire départemental du FNJ Alpes-Maritimes; ce dernier a admis n’avoir fait aucune vérification quand il a trouvé l’image.

Le père de Kevin, contacté par Buzzfeed, a démenti que son fils travaille chez Canal Plus. Il ajoute que “Kevin est reconnu handicapé (…) Il se cherchait au niveau politique, il a été chez Les Républicains et là il a voulu tester le FN”.

 

False

Manufactured

On the government’s watchlist? A white supremacist? Rumours about the Grasse shooter

A mass shooting took place on Thursday, March 16th, at a high school in Grasse, southern France. Four individuals sustained gunshot wounds, including the school’s headmaster. A 16-year-old student was quickly arrested, having been found in possession of firearms.

In the hours following the incident, false information about the shooter’s identity circulated on the Internet.

One tweet that was quickly shared was from the account @Actu17, which covers news about “police, security and terrorism”. The tweet presented the assailant as an individual on the French government’s watch list and as the father of a child named “Djihad” (jihad, i.e. a holy war undertaken as a sacred duty by Muslims).

(Translation: ‘S Card, he indicates that he will “kill everyone with a Kalachnikov” and names his son “jihad”.’)

But this tweet dates back to March 11th and refers to a different news story in Grasse. It concerns a 30-year-old Afghan who had issued death threats against magistrates and had been sentenced to a year in prison. The tweet – taken out of context – added to confusion about the Grasse shooter. A police source contacted by news outlet L’Express underlined that “the student arrested is not known to counter-terrorism services and has no known links to jihadist movements.”

The shooter was also quickly alleged to be Muslim in numerous tweets.
  

(Translation 1: ‘Grasse, the young Muslim arrested is a student of Tocqueville (17 years old), he was armed (2 pistols, 1 rifle). At least 3 people lightly injured.’  Translation 2: ‘#Shooting in #Grasse. The perpetrator is a 17-year-old student. What the media don’t say is that it’s a Muslim. Will they say it?’)

All these assertions were unfounded given that the assailant’s identity had not yet been made public when the tweets were posted.

Meanwhile, a ‘Sam Hyde’ also appeared multiple times as the alleged main suspect, often accompanied with the tag “white supremacist”.

(Translation: ‘#Grasse the suspect is Sam Hyde, known to secret services.’)

But ‘Sam Hyde’ is a notorious meme shared around mass shootings, a trap into which social media users easily fall. Hyde, a 31-year-old comedian, is cast as a shooting suspect and variously described each time – e.g. as a neo-Nazi or an Islamist. Notably he was also miscast as the main suspect in the Paris attacks in November 2015.

Faux

Fabriqué

Fiché S, suprémaciste blanc : rumeurs sur le tireur de Grasse

Une fusillade a éclaté jeudi 16 mars dans un lycée à Grasse (Alpes-Maritimes). Dans les heures suivant les faits, plusieurs fausses informations se sont propagées concernant l’identité du tireur.

Quatre personnes ont été blessées par des plombs, dont le proviseur. Un élève du lycée, âgé de 16 ans, a été rapidement interpellé en possession d’armes. Plusieurs fausses informations ont circulé sur son identité.

Un premier tweet a été rapidement partagé. Produit du compte @Actu17, qui traite de l’actualité “de la police, de la sécurité et du terrorisme”, il semblait présenter l’assaillant comme fiché S, et père d’un enfant nommé “Djihad”.

Pourtant, ce tweet est daté du 11 mars, et fait en réalité référence à un autre fait divers à Grasse. Un Afghan de 30 ans avait proféré des menaces de mort à l’encontre de magistrats, et écopé d’un an de prison ferme. Le tweet, replacé hors contexte, a créé une confusion entre les deux événements. Une source policière, contactée par L’Express, affirme par ailleurs que “le lycéen interpellé n’est pas connu des services antiterroristes ou pour des liens avec la mouvance djihadiste.”

Le tireur a également été rapidement présenté comme musulman, dans de nombreux tweets.

Ces affirmations ne reposaient sur aucune preuve, étant donné que l’identité de l’assaillant n’avait pas encore été rendue publique à l’heure où ils ont été postés.

Enfin, Sam Hyde a plusieurs fois été désigné comme le principal suspect dans la fusillade. Il a été dans plusieurs tweets décrit comme un “suprémaciste blanc”.

Sam Hyde est en réalité un mème, un piège dans lequel les utilisateurs des réseaux sociaux tombent après chaque attentat. Le nom de ce comédien de 31 ans est en effet évoqué après chaque fusillade. Il est à chaque fois décrit différemment, tour à tour néo-nazi ou islamiste. Il a notamment été présenté comme le principal suspect des attentats de Paris, en novembre 2015.