Faux

Mal attribué

L’État français va-t-il instaurer des jours fériés pour les fêtes musulmanes et juives ?

Selon certains sites d’information, l’”Etat français” envisagerait de remplacer deux jours fériés consacrés à des fêtes catholiques par des fêtes musulmane et juive. C’est faux. Cette idée est avancée dans le cadre d’un rapport du think tank Terra Nova publié le 22 février 2017 et resté sans suite au plan législatif. Dans ce document intitulé “L’émancipation de l’islam en France“, le groupe de réflexion, qui se définit comme “progressiste”, avance des recommandations pour l’organisation de la religion musulmane en France.

L’une d’elles concerne les jours chômés liés à des fêtes religieuses. Seule le christianisme est concerné, avec notamment deux lundis (Pâques et Pentecôte) qui suivent une fête. Pour “que les confessions soient davantage traitées à égalité“, Terra Nova préconise “d’intégrer désormais au moins deux nouvelles dates importantes, le Kippour et l’Aïd-el-kébir, dans le compte des jours fériés, en supprimant les deux lundis qui ne correspondent à aucune solennité particulière“.

Les recommandations de Terra Nova n’engagent en rien les responsables politiques. La fondation est proche du Parti socialiste, mais le gouvernement n’a jamais annoncé vouloir mettre en place une telle mesure. D’autre part, les associations confessionnelles musulmanes et juives n’ont jamais réclamé l’ouverture de nouveaux jours fériés, à l’exception de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France).

L’idée d’instaurer plus d’équité dans la répartition confessionnelle des jours fériés a déjà été évoquée par certains responsables politiques comme Eva Joly pendant la campagne présidentielle 2012 ou Bernard Stasi dans son rapport sur la laïcité remis au président Jacques Chirac fin 2003.

Cet article fait suite à une question d’un internaute.

Faux

Manipulé

L’État va-t-il racheter des hôtels pour loger des migrants avec de l’argent européen ?

Lagauchematuer.fr, qui se revendique “média d’opinion de droite”, affirme à tort que l’État français va racheter des hôtels pour y loger des demandeurs d’asile grâce à un prêt de 100 millions d’euros de la banque européenne de développement social. Il mélange et déforme deux informations distinctes concernant la SNI, filiale de la Caisse des dépôts et consignations, le bras armé financier de l’Etat.

La première est tirée d’un article du Figaro intitulé “Accor vend 62 hôtels F1 pour le Samu social”. Le quotidien fait référence à la décision du groupe hôtelier de revendre 62 hôtels F1 à la SNI, pour le compte du Samu social, dans le cadre d’un grand plan de rénovation. Ces établissements étaient déjà utilisés périodiquement par le Samu social, mais la cohabitation entre personnes hébergées d’urgence et clients payants pouvait parfois poser problème. Les établissements se consacreront désormais seulement à l’hébergement d’urgence, qui s’adresse à toutes les personnes dans le besoin, sans aucune condition de régularité de séjour, de nationalité, d’âge, de sexe ou de situation familiale.

Le prêt de 100 millions d’euros de la banque européenne de développement social, organisme lié au Conseil de l’Europe, n’a rien à voir avec cette opération. Ces fonds ont été accordés en septembre 2015 à Adoma (ex-Sonacotra), filiale de la SNI spécialisée dans l’insertion par le logement des publics en difficulté (travailleurs précaires, bénéficiaires de minima sociaux, demandeurs d’asile, migrants…). L’argent visait notamment à renforcer ses “capacités d’accueil et d’hébergement pour les demandeurs d’asiles et les réfugiés“.

False

Misattributed

Does this map show recent violence across France ?

An infographic purporting to map “clashes between the rabble and our police” has gone viral on Facebook and Twitter over the past fortnight. It was, however, created in November 2005 and does not reflect the current reality of social tensions in France.

Clashes from Lens to Perpignan via Lyons or Marseilles: this false map counts fifty zones of unrest between the forces of order and civil groups across France. An Internet search allowed us to trace this image back to November 8th 2005 in an article on the blog “the ipinionsjournal” reporting in a distorted way the urban violence committed during widespread rioting at that time across France.

A deeper search through the internet archive Wayback Machine showed us the original infographic in an article about this unrest in the British newspaper The Daily Telegraph, published on November 8, 2005.

In reality, this infographic does not correspond to the clashes in 2005: these are more correctly traced in this infographic from the French newspaper The Parisian dating from 2015.

The misattributed map is being shared by supporters of US President Donald Trump to support the idea that “no-go zones” exist in France, and it’s also showing up on various French far-right social media accounts.

Faux

Mal attribué

Cette carte illustre-t-elle les heurts avec la police de ces dernières semaines ?

Depuis deux semaines, une carte présentée comme représentant “les affrontements entre les racailles et notre police” est devenue virale sur Facebook et Twitter. Elle a pourtant été créée en novembre 2005 et ne reflète en rien la réalité actuelle des tensions sociales en France. 

 

Des affrontements de Lens à Perpignan en passant par Lyon ou Marseille: cette fausse carte dénombre cinquante zones de tension entre forces de l’ordre et populations civiles. Une recherche internet permet de retrouver trace de cette image le 8 novembre 2005 dans un article du site “the ipinionsjournal” rendant compte d’une manière déformée des violences urbaines commises à cette époque en France.

Une recherche approfondie avec l’outil Wayback Machine permet de retrouver cette infographie dans un article du quotidien britannique Daily Telegraph du 8 novembre 2005 sur les violences urbaines en France

Cette carte ne correspond toutefois pas à la réalité des affrontements en 2005 : ces derniers sont correctement retracés dans une infographie du Parisien datée de 2015.

 

Cette fausse carte est aujourd’hui partagée par des partisans de Donald Trump aux Etats Unis pour soutenir l’hypothèse des “no go zones” (des prétendues zones de non-droit interdites aux non-musulmans) mais fleurit également sur diverses pages d’extrême droite, sur Facebook et Twitter.

https://twitter.com/zlando/status/833538404801531904