Faux

Fabriqué

Jean-Luc Mélenchon s’affiche-t-il avec une Rolex ?

Des tweets partagés plus d’une centaine de fois affirment que Jean-Luc Mélenchon arbore une montre Rolex à 17.750€. Les photos utilisées pour étayer cette thèse sont détournées.

Ce photomontage date du mois d’avril 2016. Il réapparaît fréquemment sur des comptes Twitter et pages Facebook affiliées à l’extrême-droite. Pourtant, l’auteur du post initial, qui se présente comme un militant écologiste, a affirmé à plusieurs reprises peu après la publication du photomontage qu’il s’agissait d’un hoax.

https://twitter.com/Alex_Le_Rouge/status/721841859077779456

En avril 2016, Jean-Luc Mélenchon a démenti de lui-même la rumeur, en affirmant sur son site internet qu’il ne possédait pas de Rolex et n’en désirait pas. Le site France TV Info a par ailleurs déterminé que la montre qu’arborait le député européen du Parti de Gauche était un modèle de la série Seiko 5, facturé de 70 à 200€ selon les modèles.

Faux

Trompeur

Le gouvernement veut-il donner le droit de vote aux “criminels emprisonnés, djihadistes inclus” ?

Un article trompeur circule sur les réseaux sociaux affirmant que le gouvernement socialiste veut donner “le droit de vote aux criminels emprisonnés, djihadistes inclus“.

À l’origine de la publication, le site Breiz Atao qui diffuse de nombreuses fausses informations et dont le créateur a été condamné à de la prison ferme pour « provocation à la haine ou à la violence », selon le l’outil de vérification des sources Decodex du Monde.

 

La suppression du droit de vote est une peine pénale indépendante d’une peine d’emprisonnement. Le tribunal peut la prononcer ou non. En France, en janvier 2016, sur les 250.000 personnes prises en charge par l’administration pénitentiaire, 50.000 d’entres elles n’étaient pas concernées par la suppression des droits civiques, selon le Ministère de la Justice.

Légalement, ces détenus peuvent voter par procuration ou en obtenant une autorisation de sortie (modalités de vote pour les personnes détenues). Dans les faits, “en 2005 lors du référendum sur la Constitution européenne, 500 prisonniers seulement, sur près de 57.000, avaient participé au scrutin“, selon le bilan effectué par Le Monde en mars 2007. Les établissements pénitentiaires étant inadaptés à l’exercice de ce droit, la situation n’a pas évolué depuis.

Selon l’article original de France bleu cité par Breiz Atao, le gouvernement envisage une “éventuelle expérimentation du vote en prison de personnes détenues, aux élections législatives de juin prochain“. Cette expérimentation est une proposition du ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, qui entend permettre aux détenus qui ne sont pas déchus de leur droit de vote de pouvoir – dans les faits – voter. Elle n’est pas encore adoptée, ne concerne que les législatives de juin, et qu’une seule commune française, selon un communiqué de presse ministériel.

 

Faux

Fabriqué

Le sondage publié sur Twitter par le trésorier du FN est-il fiable ?

Au lendemain du premier débat de la présidentielle sur TF1, le trésorier du FN Wallerand de Saint Just a publié sur son compte Twitter un sondage du Figaro falsifié.

Le visuel du sondage comporte le logo du Figaro et indique que 32% des interrogés auraient répondu “Marine Le Pen” à la question “Qui vous a le plus convaincu (…) ?“. Ce sondage n’est disponible nulle part sur le site du Figaro, comme le fait immédiatement remarquer la responsable des réseaux sociaux du quotidien en réponse.

Le tweet de Wallerand de Saint Just assure que Marine Le Pen est “largement en tête…“.

Le Figaro a bien publié un sondage en ligne le 20 mars avec la question “Quel candidat vous a le plus convaincu ?“. Mais on y trouve des chiffres très différents de ceux du tweet de Wallerand de Saint Just. Le 21 mars à 16 heures, Marine Le Pen obtient 18% de réponses, derrière François Fillon (41%) et Emmanuel Macron (24%).

Contacté par CrossCheck, Wallerand de Saint Just affirme avoir trouvé les chiffres de ce sondage “Sur Twitter” et non sur “Le Figaro”.

 

Faux

Manipulé

44% des lycéens musulmans pensent-ils qu’il est acceptable de “combattre pour sa religion” ?

Le site fdesouche.com a relayé les résultats d’une étude du CNRS sur les idées radicales religieuses au lycée. Selon le site, “dans certains lycées, 44 % des lycéens musulmans pensent qu’il est acceptable «de combattre les armes à la main pour sa religion»”. Ce chiffre est faux.

Le CNRS s’est concentré sur 7.000 élèves, dans 21 lycées où sont sur-représentés certaines catégories de population “peu étudiées dans les études classiques faute d’effectifs“. Cela concerne par exemple les “jeunes de classe populaire ou d’origine immigrée“, comme indiqué dans le rapport. L’étude vise à analyser les facteurs de radicalité chez les jeunes. Mais fdesouche a essentiellement retenu que “dans certains lycées, 44% des lycéens musulmans pensent qu’il est acceptable de combattre les armes à la main pour sa religion“.

Ce chiffre de 44% ne correspond pas aux lycéens musulmans scolarisés dans les lycées concernés par l’étude. Il fait référence à une autre catégorie de lycéens, définie par le rapport du CNRS. L’étude forme en effet une catégorie avec les lycéens de toutes confessions religieuses qui croisent les critères “absolutisme religieux” et “tolérance à la déviance/violence“. 4% des 7.000 lycéens concernés par l’étude cumulent ces deux critères. Le chiffre monte à 12% pour les jeunes musulmans de l’échantillon.

 

Entretien avec Olivier Galland, sociologue à l’origine de l’enquête (rapport du CNRS)

 

C’est donc parmi ces 4% de lycéens que 44% pensent qu’il est acceptable, “dans certains cas de la société actuelle“, de combattre les armes à la main pour sa religion. Cela ne concerne pas les étudiants musulmans, mais les étudiants de toutes confessions religieuses. Le titre de fdesouche est donc doublement trompeur.

Extrait du rapport du CNRS