Faux

Fabriqué

Le sondage publié sur Twitter par le trésorier du FN est-il fiable ?

Au lendemain du premier débat de la présidentielle sur TF1, le trésorier du FN Wallerand de Saint Just a publié sur son compte Twitter un sondage du Figaro falsifié.

Le visuel du sondage comporte le logo du Figaro et indique que 32% des interrogés auraient répondu “Marine Le Pen” à la question “Qui vous a le plus convaincu (…) ?“. Ce sondage n’est disponible nulle part sur le site du Figaro, comme le fait immédiatement remarquer la responsable des réseaux sociaux du quotidien en réponse.

Le tweet de Wallerand de Saint Just assure que Marine Le Pen est “largement en tête…“.

Le Figaro a bien publié un sondage en ligne le 20 mars avec la question “Quel candidat vous a le plus convaincu ?“. Mais on y trouve des chiffres très différents de ceux du tweet de Wallerand de Saint Just. Le 21 mars à 16 heures, Marine Le Pen obtient 18% de réponses, derrière François Fillon (41%) et Emmanuel Macron (24%).

Contacté par CrossCheck, Wallerand de Saint Just affirme avoir trouvé les chiffres de ce sondage “Sur Twitter” et non sur “Le Figaro”.

 

Faux

Manipulé

44% des lycéens musulmans pensent-ils qu’il est acceptable de “combattre pour sa religion” ?

Le site fdesouche.com a relayé les résultats d’une étude du CNRS sur les idées radicales religieuses au lycée. Selon le site, “dans certains lycées, 44 % des lycéens musulmans pensent qu’il est acceptable «de combattre les armes à la main pour sa religion»”. Ce chiffre est faux.

Le CNRS s’est concentré sur 7.000 élèves, dans 21 lycées où sont sur-représentés certaines catégories de population “peu étudiées dans les études classiques faute d’effectifs“. Cela concerne par exemple les “jeunes de classe populaire ou d’origine immigrée“, comme indiqué dans le rapport. L’étude vise à analyser les facteurs de radicalité chez les jeunes. Mais fdesouche a essentiellement retenu que “dans certains lycées, 44% des lycéens musulmans pensent qu’il est acceptable de combattre les armes à la main pour sa religion“.

Ce chiffre de 44% ne correspond pas aux lycéens musulmans scolarisés dans les lycées concernés par l’étude. Il fait référence à une autre catégorie de lycéens, définie par le rapport du CNRS. L’étude forme en effet une catégorie avec les lycéens de toutes confessions religieuses qui croisent les critères “absolutisme religieux” et “tolérance à la déviance/violence“. 4% des 7.000 lycéens concernés par l’étude cumulent ces deux critères. Le chiffre monte à 12% pour les jeunes musulmans de l’échantillon.

 

Entretien avec Olivier Galland, sociologue à l’origine de l’enquête (rapport du CNRS)

 

C’est donc parmi ces 4% de lycéens que 44% pensent qu’il est acceptable, “dans certains cas de la société actuelle“, de combattre les armes à la main pour sa religion. Cela ne concerne pas les étudiants musulmans, mais les étudiants de toutes confessions religieuses. Le titre de fdesouche est donc doublement trompeur.

Extrait du rapport du CNRS

 

 

Faux

Mal attribué

Des affrontements ont-ils eu lieu le 19 mars sur le périphérique parisien?

Une vidéo, vue déjà plus de 40 000 fois ce lundi 20 mars, montre des affrontements sur une route entre les forces de l’ordre et des dizaines de manifestants ayant eu lieu à “Paris, hier soir“, selon le commentaire qui l’accompagne. La personne qui l’a postée dénonce le silence des médias français sur ces faits, mais si cette scène a bien eu lieu à Paris, elle remonte à janvier 2016 lors d’une manifestation de chauffeurs de taxis qui avait dégénéré sur le boulevard périphérique.

David Van Hemelryck, qui a repris la vidéo sur sa page Facebook, est le créateur du collectif “Hollande démisson. Il affirme que cette vidéo est tirée d’une chaîne tchèque, car “il faut aller voir les télés étrangères” pour entendre parler de ces incidents. “En France, les médias macronistes censurent toute vérité…”, ajoute-t-ilPourtant, ces affrontements avaient bien été couverts par les médias français quand ils ont eu lieu, le 26 janvier 2016 près de la porte Maillot.

En décembre 2015 et janvier 2016, les chauffeurs de taxis avaient multiplié les manifestations contre la concurrence qu’ils jugeaient déloyale des VTC. Certains rassemblements avaient été émaillés d’incidents.

Faux

Mal attribué

Cette vidéo montre-t-elle un étranger frappant deux employées d’hôpital en France ?

Dans un post partagé 113 000 fois, la page Facebook SOS racisme-anti-blanc montre la vidéo – vue plus de 7,8 millions de fois depuis le 18 mars – d’un homme frappant deux employées d’un hôpital. “Ont les soigne et ils en sont reconnaissant, la preuve“, commente l’auteur du post, sans préciser où ni quand la séquence a été tournée. Or, la langue échangée est du russe et une recherche inversée sur Google permet effectivement d’établir que la séquence a été filmée en Russie, à Novgorod.

Mise à jour du 20 avril : la page originale, SOS racisme anti-blanc, a été supprimée, et sitôt remplacée par une page portant le même nom. Sur cette dernière, la vidéo a été visionnée un peu moins de 9.000 fois et partagée à moins de 200 reprises. Par ailleurs, la légende ne fait pas mention de l’origine de l’agresseur.

Dans les commentaires du post, de nombreux internautes remettent d’ailleurs en question l’authenticité et la provenance de cette vidéo. Selon la version russe du site Metronews, les faits ont eu lieu à Novgorod (nord-ouest de la Russie) le 23 février 2017, journée du défenseur de la patrie, souvent marquée par des débordements. L’homme responsable de l’agression, fortement alcoolisé, a d’abord frappé un vigile, comme on peut le voir sur l’extrait de journal télévisé mis en ligne dans l’article de Metronews. Il a ensuite blessé grièvement une infirmière et une aide-soignante qui tentaient de s’interposer. Les deux femmes ont dû être hospitalisées et la police est venue arrêter l’homme à l’hôpital. Il a été inculpé pour « coups et violences » et « agression sur une personne dépositaire de l’autorité ».

La vidéo a également été abondamment partagée sur Twitter.

https://twitter.com/_Stalker_69_/status/843385417886027776