Faux

Mal rapporté

Cette photo de réfugiés a-t-elle été prise le 17 mars à la frontière franco-italienne?

Une photographie montrant une vague de réfugiés a été partagée plus de 2.000 fois ce week-end depuis la page Facebook «SOS racisme-anti-blanc». Selon cette page, qui partage régulièrement des contenus hostiles à l’immigration, des milliers de réfugiés auraient traversé le 17 mars 2017 la frontière franco-italienne, près de Menton. La photo partagée date en fait du 18 septembre 2015 et a été prise par un photographe de l’agence Reuters près d’Edirne, en Turquie.

A cette époque, la crise migratoire bat son plein, et des milliers de réfugiés venus notamment de Syrie et d’Afghanistan arrivent en Europe. Des reporters suivent leur périple, dont Osman Orsal, photographe pour l’agence de presse Reuters. Il est l’auteur de la photographie relayée par «SOS racisme-anti-blanc». On y voit le groupe marcher sur l’autoroute turque O-3 reliant Istanbul à Edirne. Un panneau routier indique par ailleurs la gare routière d’Edirne non loin, qui leur permettra de rallier la frontière grecque.

Faux

Fabriqué

Cette une de l’Aurore sur Yvonne De Gaulle est-elle authentique ?

La une du quotidien l’Aurore du 20 mai 1958 a circulé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Titrée “Révélations sur Yvonne”, elle décrit une prétendue affaire impliquant le général De Gaulle et sa femme. Cette une, clairement fabriquée, contient beaucoup de similitudes avec l’affaire Penelope Fillon.

Dans cette prétendue une, l’Aurore rapporte qu’Yvonne de Gaulle aurait touché “200 000 francs par mois à Londres entre 1940 et 1944”. Elle est parsemée de références plus ou moins claires à l’affaire Penelope Fillon: la déclaration du général De Gaulle en haut de la page (“Yvonne a toujours travaillé à mes côtés”) fait écho à celle de François Fillon, qui déclarait le 26 janvier : “Ma femme travaille avec moi depuis toujours”.

De même, dans la colonne de droite, une citation attribuée au Général De Gaulle reprend mot pour mot la déclaration de François Fillon le 1er mars dernier, lors de l’annonce du maintien de sa candidature à la présidentielle malgré sa mise en examen: “Comme en 1940, je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas!”

La une est pourtant fausse. La véritable version peut être retrouvée sur le site Price Minister, où elle est mise en vente. 

Les couleurs des deux unes ne correspondent pas, mais on peut observer des similitudes: la typographie utilisée pourécrire “De Gaulle” en haut est la même, les trois photographies au centre de la page sont inchangées, tout comme les publicités ou l’encadré “L’Aurore à ses lecteurs”.

Cette une falsifiée, dont l’origine est inconnue, a été reprise plusieurs fois sur Twitter, y compris par des journalistes. Plusieurs internautes l’ont prise comme une nouvelle preuve de la tentative de manipulation qui toucherait François Fillon.

 

Douteux

Fabriqué

Un proche d’Ernotte a-t-il dénoncé le soutien de France TV à Macron dans une vidéo?

Une personne se disant proche de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, l’accuse de favoriser la campagne d’Emmanuel Macron dans une vidéo qui a beaucoup circulé sur Twitter. Mais l’authenticité de cette interview à visage couvert, diffusée le jeudi 16 mars par le maire FN de Fréjus David Rachline sur son compte Twitter avec les mots-clés #EnvoyéSpécial et #ErnotteGate, est très incertaine. L’émission de France 2 Envoyé Spécial, contactée par CrossCheck, dément avoir produit ce contenu partagé le soir même où elle diffusait un reportage intitulé “Front national: les hommes de l’ombre”, revenant sur les affaires visant le parti de Marine Le Pen.

Dans la vidéo, un homme présenté comme faisant “partie de l’équipe de Delphine Ernotte” affirme qu’il existe une proximité particulière entre sa patronne et le candidat d’En Marche. Sa voix a été modifiée et les images montrent son dos ou ses mains, mais jamais son visage.

“On est en contact permanent avec l’Élysée. C’est sûr que quand Hollande n’a plus été candidat, bien évidemment, il a fallu soutenir coûte que coûte Macron avec l’objectif clair de faire battre Marine Le Pen”, dit cet homme dans la vidéo. “Macron et Delphine Ernotte ont des liens d’amitié qu’ils ne cachent pas, ils s’embrassent, ils se tutoient.”

Contacté par CrossCheck, David Rachline affirme avoir trouvé cette vidéo “sur internet”, sans citer d’autre source.

Ce n’est pas la première fois qu’un membre du FN accuse Mme Ernotte de soutenir le candidat d’En Marche. Dimanche 12 mars, Marine Le Pen disait sur le plateau de “Punch line”, émission de la chaîne C8: “Le service public de l’information est au service d’Emmanuel Macron. Ils sont très copains Emmanuel Macron et Delphine Ernotte, ils se tapent dans le dos, ils se tutoient, ils s’embrassent.

 

Douteux

Trompeur

Le Figaro a-t-il truqué un sondage ?

Le Figaro est accusé d’avoir truqué un sondage sur une éventuelle sortie de l’euro, car la question posée diffère de celle indiquée dans l’adresse URL de la page où il est publié. En remontant dans l’historique de la page du sondage, rien ne montre cependant que la question ait été modifiée.

Dans ce sondage publié le 8 mars, le Figaro demande à ses lecteurs: “Craignez-vous les conséquences d’une sortie de l’euro?”. Une nette majorité des plus de 75.000 votants répond “oui”, mais l’URL de la page du sondage indique une toute autre question (“Etes-vous favorables à la sortie de l’euro ?”).

Des internautes du forum JeuxVidéo.com, forum de joueurs également fréquenté par des adeptes de théories complotistes, ce décalage prouve la volonté du Figaro de manipuler ses lecteurs. L’objectif selon eux: faire croire que les Français craignent une sortie de l’euro, alors que le sondage montre qu’une majorité d’entre eux y sont favorables. Une discussion sur le sujet a rencontré un vif succès (plus de 30 pages au total).

https://twitter.com/AvecMarine2017/status/841324892561780738

Sur Twitter, des comptes se présentant comme des soutiens de candidats favorables à la sortie de l’euro, comme François Asselineau ou Marine Le Pen, se sont indignés de cette supposée manipulation médiatique. Le site eurocritique Ruptures et de nombreux comptes Facebook ont également relayé cette rumeur.

La question initiale n’a pourtant pas été modifiée. La majorité des commentaires du sondage, dont les premiers sont postés trente minute après la mise en ligne du sondage, répondent bien à la question “Craignez-vous les conséquences de la sortie de l’euro?”. Une archive de la page prise moins d’une demi-heure après sa publication montre aussi que la question n’a pas été changée.

Aucun responsable du dossier au Figaro n’a pu être joint dans l’immédiat.

Cet article fait suite à la question d’un internaute.